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  • by Samuel Musungayi.

Khalik Allah @ Bozar, Brussels. (BE)


27.01.2019, Bozar - Center For Fine Arts, Brussels (BE).

I had the chance to attend the screening of the new Khalik Allah movie, "Black Mother", in the presence of the director. After the film, a hard-hitting and gripping work, the audience was blessed with a rich and extensive Q&A session. I will then have had the honor of meeting and exchanging a few words with this artist of whom I follow and greatly respect the work for some years now. A strong moment and a genuine exchange that I will remember for a long time. God is great.

Don't hesitate to discover and learn more about Khalik Allah's work :

BLACK MOTHER A film by Khalik Allah 77 minutes / DCP / 1.85 / 5.1 / United States / English / Not Rated

"A proclamation, a poem and a prayer punctuated by three trimesters; Black Mother is an audio-visual love letter to Jamaica.

I shot my last film in the streets. I shot this one on a river.

Everything in the film is connected through water; from the fruit to the land to the people, with a specific emphasis on the woman who carries life for nine months.

There’s no container for this film, it overflows with intimate portraiture and prayers that are intended to hit you in the chest more than the head.

A form of herbal remedy consisting of proclamations from Maroon warriors. A historical mirror shot on 16mm. Also Super 8, Hi-8 Tape, Mini DV and HD Video. An exercise in style and aesthetic to showcase my range as a photographer.

A magnifier and mirror of modern day Jamaica reflecting its complicated history.

A generous singular vision depicted through the lens of family and spirituality."

- Khalik Allah -

Ci-dessous, extraits de l’ouvrage « Cozy-Ism », par Samuel Musungayi.

344 pages, disponible dès à présent.

(…)

Je me dois cependant d’évoquer ici ma découverte du travail de Khalik Allah. C’est en effet après mon visionnage sur internet de son film intitulé « Field Niggas », illustrant partiellement et remarquablement la nature de ses différents échanges et prises de portraits nocturnes au coin de la 125e rue et Lexington Avenue à Harlem, que je commençai à décortiquer le travail rayonnant de ce photographe talentueux. Ses clichés étaient tout bonnement sublimes, empreints d’une âme percutante et magnanime. La lecture et l’utilisation de la lumière ainsi que le parti pris pour la couleur furent saisissants. Les photos ne se contentaient pas de tenter de retranscrire, elles semblaient littéralement transpirer, sublimant ainsi ces portraits gras et autres scènes de rue. Son portrait mi-visage d’un homme à la peau noire, au crâne dégarni et à la barbe blanche, fixant l’objectif d’un regard perçant aux yeux rouges qui viennent opportunément contraster avec les nuances bleues de la faible lumière qui se dissipe dans le flou d’arrière-plan, restera longtemps et reste encore pour moi aujourd’hui une prise intensément marquante. (Cette dernière se retrouvera d’ailleurs sélectionnées parmi les photos reprises dans son ouvrage intitulé « Souls Against the Concrete » qui paraîtra quelques années plus tard, en octobre 2017).

Pictured by Khalik Allah.

Je poursuivis lentement ma découverte des publications de Khalik Allah en visionnant ses court-métrages « Khamaica », « Street Opera », « Antonyms of Beauty » et « Urban Rashomon » ; tous de grande qualité. Le film « Field Niggas » rencontra par la suite un tel succès qu’il fut retiré de la plateforme de partage de vidéos en ligne pour pénétrer les salles de projections des festivals réputés, universités et hautes écoles. Au-delà même de la qualité de ses photographies, l’approche du propos portée par Khalik Allah résonna instantanément avec certaines de mes perspectives personnelles. Sous un tout autre aspect, et cela ici sans faire de communautarisme, le fait d'observer à l'ouvrage un jeune photographe décomplexé, métis irano-jamaïcain issu de la culture hip-hop new-yorkaise, fit ressortir sur différents points certains codes générationnels communs et contribua à alimenter davantage mon attrait pour l'expression par l'art de la construction photographique. Je décidai ainsi à ce point d'acquérir un "véritable" appareil photo mais je ne savais pas par où commencer. Afin de saluer son travail remarquable, j'adressai un message à Khalik Allah et profitai de cette missive pour solliciter en post-scriptum quelques conseils de sa part pour l'achat d'un boitier réflex. Il me répondit le surlendemain, le 25 octobre 2014, et m'indiqua - concernant ma demande de renseignements - qu'il ne s'y connaissait pas trop en matière de caméras réflex mais que personnellement « il shootait du 35mm, un Nikon F2 ». J'ignorais alors en ce temps que le terme 35mm correspondait au format 135 des pellicules argentiques 24x36 et n'envisageais par ailleurs pas une seule seconde que l'on puisse encore utiliser de la pellicule en 2014, à l'ère du tout numérique. Littéralement, ce propos était simplement en dehors de toute considération me concernant. Lorsque je tapai la mention "35mm nikon" dans un moteur de recherche en ligne, je tombai sur une foule d'articles, de photos et de vidéos concernant l'objectif autofocus à focale fixe de la marque. Je fonçai ainsi tête baissée pour une période de recherche de près de deux mois passés à me renseigner sur les couples boitiers-objectifs et les rudiments de leur bonne utilisation. Cette méprise me permit cependant de comprendre très rapidement l'importance et le rôle prépondérant qu’occupe la lentille dans la capture de l'image.

(…)

(...)

Peu de temps après, à la veille de l’Epiphanie, j’acceptai donc de reprendre un lot d’objectifs en parfait état proposé à la vente par un passionné soigneux et talentueux. Il s’agissait de deux focales fixes à mise au point manuelle, un objectif Nikkor 50mm f/2 et un objectif Nikkor 28mm f/3.5, ainsi qu’un objectif-zoom autofocus Nikkor 35-80mm f/4-5.6 AF-D. Pendant ce premier trimestre de l’an 2015, je continuai ainsi à consulter des articles en ligne et à visionner des vidéos tant sur le fonctionnement manuel du boitier que sur l’utilisation des différents objectifs. Mon vocabulaire et ma compréhension en la matière s’étoffaient peu à peu. Je continuais également de regarder quelques tutoriels portant sur la construction d’images dans divers thèmes et différentes situations, dont notamment plusieurs reportages sur la prise de portraits ou sur la photographie dite de rue. Mis à part une séance de portrait rapidement effectuée avec ma compagne dans la petite salle de bain de notre appartement, (tout en souhaitant améliorer ma prise en main du boitier, je visais ici à mettre à l’épreuve mes connaissances fraîchement approfondies en matière d’éclairage, de cadrage et de réglages manuels), l’appareil restera ainsi selon mes souvenirs près de deux mois dans son sac avant d’être utilisé. C’est pendant cette même période que je relevai la confusion survenue quelques mois plus tôt lors de ma lecture de la réponse que m’avait adressé Khalik Allah. En visionnant le documentaire intitulé « Slang Aperture » qu’il avait réalisé pour brièvement illustrer son univers, sa démarche et sa pratique de la photographie, une part importante y était laissée concernant les appareils utilisés et le processus de développement des pellicules. Sa référence faite au 35mm ne correspondait donc aucunement à une longueur de focale ; il m’indiquait en fait shooter des pellicules de film 35mm (format 135 – 24x36) avec un Nikon F2 (modèle et dénomination qui ne m’étaient alors que trop peu familiers). Tout semblait d’un coup devenir plus évident. La texture si particulière des images que j’appréciais tant ; le grain plus ou moins apparent ; les teintes de couleurs ; les contrastes adroits et les nuances de gris d’un monochrome ; la force voire l’aura de certaines prises ; ce rendu à la fois impressionnant mais si proche, presque familier… Le support seul ne suffirait pas à justifier mon attrait tout particulier pour des séries comme celle illustrant Joe Louis et sa famille dans le magazine Life, des photographies de Muhammad Ali ou de Malcolm X saisies par Gordon Parks, une scène capturée dans le métro par Bruce Davidson ou encore l’un des portraits de la série dressée par Khalik Allah. Parmi une multitude d’autres exemples potentiels, toutes ces images avait cependant comme point commun cet élément singulier, cette dimension chimique palpable qui venait soutenir un caractère indéniable et permanent que j’affectionnais avec une sensibilité toute personnelle. Moi qui avais mis au placard ce support tout entier près de quinze années plus tôt, à la réception de mon premier appareil photo digital, je me retrouvais soudainement à rétroactivement distinguer bon nombre de signaux que j’avais jusqu’alors inconsciemment ignorés. De mes réminiscences ; de l’esthétique ou de l’imagerie de mes références de jeunesse ; de mon expérience personnelle ; de ma préférence marquée pour certaines photographies et plus largement pour un certain rendu ou pour une texture particulière, un cachet, une posture de l’image ; de ma volonté à fréquemment tenter de perpétuer un aspect, à tendre vers un grain plus ou moins nuancé ; de mon admiration pour le travail et l’œuvre de certains grands ; de ma retranscription d’un cadre à ma conception du style voire à ma vision sur le monde… La pellicule était en fait restée là, présente et bien vivante. Elle s’avérait littéralement être fondamentalement établie comme base ardente, comme plateforme majeure d’expression et d’inspiration. Après la lumière, source essentielle de ce courant d’âme, le film constituait cet élément sensible et nécessaire à la création d’une dimension. Des articles et des vidéos que je consultais, je me rappelais maintenant la recommandation de se pencher sur la photographie argentique émise à de très nombreuses reprises pour tout étudiant, ou autre prétendant photographe, qui viserait à consolider ses connaissances fondamentales. Je me rappelais alors aussi certains de mes proches avoir souligné plus tôt déjà mon attrait pour « ce grain » alors qu’ils posaient leur appréciation sur l’une ou l’autre de mes prises. Me revenait également en mémoire la question du vendeur qui m’avait été posée lors de l’achat tout récent de mon lot d’objectifs : « Et l’argentique ? Ça ne vous tente pas ? ». Sans réelle considération et n’y voyant alors encore dans la pratique que trop peu d’intérêt, je me disqualifiai en répondant que cela me semblerait certainement être plus compliqué pour l’heure. « Peut-être un jour ; juste pour l’exercice » répondis-je. Voici donc ce jour se présenter ainsi.

(…)

Pictured by Samuel Musungayi.

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